Mademoiselle "Procuste"
Du grec ancien Prokroústês
« celui qui martèle pour allonger »
Cinéphile, littéraire et amoureuse des arts visuels, je me plais à quitter les rigueurs quotidiennes dans des moments de décadence savamment orchestrés - tantôt hétaïre prude, tantôt vestale lubrique.
J'aime l'onirisme. Le fantasme n'est pas l'opposé du réel, il est le trouble qui naît lorsqu'un humain de chair et de sang se livre sans retenue. Ma scénogaphie l'enveloppe comme un costume.
Ma dramaturgie est une dramaturgie du désir, mais le désir est flottant, nébuleux, captivé dans le jeu de la représentation.
Si les pistils des jardins s’épanouissent à la lumière, le mien grandit à l’ombre du secret et jubile dans l’indécence.
J'accepte de dispenser mon savoir-faire aussi bien à ceux qui ont de multiples heures de voltige derrière eux comme à ceux qui n'ont pas encore éprouvé l'état d'apesanteur.
Évidemment, pour cela, une confession faite au préalable sera indispensable, cela me permettra de cartographier avec minutie le désordre qui vous meut.
Entre épines et délices, j'en distillerai le remède.
Je crée ainsi le voyage auquel je vous convierai seulement au cas par cas et celui-ci se modèlera sur l'indignité de vos pensées.
Je prendrai le contrôle de votre poitrine et de chacune de vos terminaisons nerveuses.
Vous serez au centre d’un ballet infini de plaisirs et de frustrations.
Cette science prescrit des traitements qui, prodigués par mes soins, peuvent laisser quelque empreinte sur la peau. Un témoin parfois nécessaire à la mémorisation des leçons et une antisèche pour vos dérives à venir.
Voici donc les premières conditions pour devenir ma Augusta meretrix et vous mener au bord du gouffre.
Cette odyssée ne peut convenir à ceux dont l'épanouissement ne dépend que de luxure et ne souhaitent s'en passer...
Car il est certaines fleurs, d'une si frêle délicatesse, qu'elles ne peuvent être cueillies…